CONSEILS D'EXPERTS POUR PARLER DE SEXUALITE AUX ADOS
ET MIEUX COMPRENDRE LEUR SEXUALITE
CHIFFRES, ETUDE ET STATISTIQUES
Age du 1er rapport en France
L'âge moyen du 1er rapport sexuel en France se situerait autour de 17 ans. Toutefois, il semble avoir baissé ces dernières années. Voir la vidéo de Monique DAGNAUD, Directrice de recherche au CNRS et celle d'Hélène JACQUEMIN-LE VERN, Gynécologue
Une enquête internationale (HBSC), conduite tous les quatre ans depuis 1982, sous l’égide du bureau régional Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS): parmi les 224 adolescentes se déclarant sexuellement initiées, 223 ont précisé leur âge lors de leur première expérience. Un quart d’entre elles ont indiqué avoir eu ce premier rapport à 13 ans ou moins. (Article publié en 2008 de la revue Gynécologie Obstétrique & Fertilité en PDF ci-joint)
=> Que cette moyenne d'âge ait baissé ou non, une partie non négligeable des jeunes filles commencent leur sexualité à 13 ou moins.
Enquête européenne ESPAD sur la pornographie et les ados (2004)
Enquête ESPAD : European School survey Project on Alcohol and other Drugs.
Cette enquête a été conduite en France sous la responsabilité de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
À la suite des différents rapports officiels qui ont mis en lumière l'impact négatif des programmes pornographiques sur les mineurs, le CSA a souhaité disposer de données scientifiques dans ce domaine. Après une rencontre avec Marie Choquet, directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, les organismes partenaires d'une enquête menée tous les quatre ans auprès de jeunes européens ont introduit un volet de questions sur la pornographie.
Date de publication sur le site : 24 novembre 2004
Cette enquête apporte une certain nombre de réponses à plusieurs questions importantes.
Combien de garçons et de filles ont vu des images pornographiques durant les douze derniers mois ?
80 % des garçons entre 14 et 18 ans et 45 % des filles du même âge déclarent avoir vu au moins une fois un film X durant l'année passée. Si les filles l'ont vu principalement à la télévision, les garçons l'ont visionné aussi en vidéo et sur internet. 34 % des garçons (contre 6 % des filles) déclarent même avoir vu des images X à la TV, en vidéo et sur internet.
Combien de fois les garçons et les filles ont vu des films pornographiques (TV, vidéo) durant les douze derniers mois ?
Si la majorité des jeunes ont vu quelquefois des films X, près d'un garçon sur quatre contre une fille sur cinquante en a vu fréquemment (au moins dix fois durant l'année). Entre 14 et 15 ans, la proportion de jeunes qui ont vu des films pornographiques augmente sensiblement, pour rester stable ensuite. Chez les garçons, de 67 % (14 ans) à 77 % (15 ans) en ont vu au moins une fois, de 18 % (14 ans) à 30 % (15 ans) au moins dix dans l'année. Chez les filles, de 36 % (14 ans) à 45 % (15 ans) en ont vu au moins une fois, 2 % (14 ans) et 3 % (15 ans) en ont vu au moins dix dans l'année. Après cet âge, on observe une stabilité chez les garçons et une légère diminution chez les filles (de 45 % à 15 ans à 42 % à 18 ans).
Que pensent les garçons et les filles de ces images pornographiques ?
L'opinion est bien différente selon qu'on interroge les garçons ou les filles. En effet, les garçons expriment une opinion plutôt positive à l'égard de la pornographie (54 % disent que cela les amuse et les distrait, 34 % que cela leur plaît et 16 % que cela leur est utile), alors que les filles notifient leur aversion pour ce type d'images (56 % disent que cela les dégoûte, 28 % que cela les met mal à l'aise, 26 % que cela les choque).
Quelles sont les caractéristiques sociales et scolaires des jeunes qui regardent les films pornographiques ?
Parmi les caractéristiques étudiées (outre le sexe et l'âge, la zone d'habitation, la situation matrimoniale des parents, le niveau d'études du père et de la mère, le type de scolarité poursuivie, la note scolaire obtenu, l'appréciation scolaire, l'absentéisme scolaire et le redoublement), certaines sont plus ou moins importantes. À partir des résultats d'un modèle statistique complexe ("la régression logistique"), on présentera les variables les plus importantes.
Ainsi, parmi les facteurs familiaux, le niveau d'études du père est le plus important et ce, toute autre variable étant constante par ailleurs. En effet, la fréquence des films X est liée au niveau d'études du père (et on retrouve cette même liaison pour le niveau d'études de la mère). Plus le niveau d'études du père est élevé, moins les jeunes sont des spectateurs assidus (p<0,01(3)). Ainsi, lorsque le père a un niveau d'études supérieur, 22 % des garçons regardent dix fois et plus par an et 20 % des filles regardent plusieurs fois ; lorsque le père a un niveau d'études primaires (ou moins), 30 % des garçons et 28 % des filles sont dans ce cas.
Quant aux variables scolaires, force est de constater qu'il n'y a pas de lien entre le fait de regarder des films pornographiques et la zone d'enseignement (ZEP ou non ZEP) ou le statut de l'enseignement (public ou privé). Ainsi, les jeunes de tout type d'enseignement les regardent avec la même fréquence. Par contre, il y a un lien avec l'appréciation scolaire, l'absentéisme et le redoublement. Ce lien est particulièrement important avec l'absentéisme scolaire (p<0,001) et ce, toute autre variable étant constante par ailleurs. Ainsi, les jeunes "absentéistes", garçons comme filles, sont plus souvent des spectateurs assidus que ceux qui ne sont jamais ou rarement absents. Parmi les garçons souvent absents, 33 % regardent au moins dix fois par mois des films X (contre 17 % parmi ceux qui ne sont jamais absents, ceux qui sont rarement absents se situant à mi-chemin) ; parmi les filles souvent absentes, 35 % regardent au moins plusieurs fois (contre 19 % parmi celles qui ne sont jamais absentes, celles qui sont rarement absentes se situant à mi-chemin).
Etudes récentes en Belgique, UK, Canada et USA
Belgique Francophone
"La mutualité socialiste" 2008:
● seuls 16% des mineurs d’âge échappent aux images pornographiques;
● près d’un jeune sur 3 regarde des images pornographiques au moins une fois par mois
● 8% des jeunes déclarent avoir vu leurs premières images pornographiques avant l’âge
de 11 ans (17% avant 13 ans)
Voir l'étude
UK
Une étude britannique datée de 2009 montre que les jeunes anglais de 13 à 15 ans regardent 87 heures de porno par an. Voir l'étude
Canada
Menée par l'université d'Alberta au Canada auprès de 429 adolescents, une étude publiée en
2007 révèle que:
● 90 % des garçons et 70 % des filles ont eu accès à au moins « un média ayant un
contenu sexuel explicite au cours des douze derniers mois »
● 74 % de ces jeunes affirment voir de la pornographie sur Internet
US
L'âge moyen de la première consultation de porno est de 11 ans. Voir l'étude datée de 2009
Que recherchent les enfants sur internet
Les mots "sex" et "porn" font partie des 5 premières requêtes des enfants sur internet.
Voir l'étude internationale effectuée par Symantec datée de 2009
L'usage d'Internet et les enfants
L’étude Ipsos réalisée en mars 2009 porte sur l'usage d'Internet par les enfants :
=> Les 9-17 ans passent en moyenne 1h45 par jour sur le Net, seuls face à l'écran pour 64% d'entre-eux.
=> Un peu plus d'un enfant sur deux a accès à un appareil sans contrôle parental, or 46% d'entre eux n'ont toujours pas conscience des dangers potentiels qu'ils encourent sur la toile.
L'attitude des parents face à l'utilisation d'Internet par leur enfant
Etude Ipsos- e Enfance portant sur l’attitude des parents face à l’utilisation d’Internet, du mobile et des jeux vidéo (enquête réalisée en novembre 2008 sur un échantillon représentatif de la population française auprès des parents d’enfants entre 6 et 18 ans).
=> Moins d’ 1/3 des parents parlent systématiquement d’Internet avec leur enfant
=> 68 % des parents d’enfants de 6 à 17 ans ne leur parlent pas de leurs activités sur Internet
Quelles utilisations par les parents des logiciels de contrôle parental
Etude IPSOS "les parents et les logiciels de contrôle parental Mai 2009"
Les parents ont-ils pris la mesure de l’importance de protéger leurs enfants sur Internet ? Quelle proportion a désormais activé un logiciel de contrôle parental ? Sont-ils satisfaits de ces logiciels et en maîtrisent-ils tous les aspects ? IPSOS et la Délégation Interministérielle à la Famille publient les résultats d’une étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 600 parents d’enfants âgés de 6 à 17 ans, interrogés du 24 au 29 avril 2009 via Internet.
59% des parents disent avoir installé un logiciel de contrôle parental sur au moins un ordinateur de la maison (l’ordinateur familial ou l’ordinateur de leur enfant).
Toutefois, dans le détail, seulement 44% ont un logiciel activé sur l’ensemble des ordinateurs du foyer, tandis que 41% n’ont installé aucun logiciel. Par ailleurs, plus de 6 parents sur 10 (63%) déclarent que le logiciel qu’ils ont installé leur a été procuré par leur fournisseur d’accès Internet, et 22% via leur système d’exploitation.
Plus de 9 parents sur 10 ayant installé un logiciel de contrôle parental (91%) ont expliqué pourquoi à leur enfant.
Si cette mise en place a fait l’objet d’explications, elle n’a pas majoritairement été le fruit de négociations (62%). De plus, dans la majorité des cas, les restrictions mises en place via le logiciel de contrôle parental ne sont jamais (46%) ou rarement (23%) l’objet de plaintes de la part des enfants.
94% des parents disent être satisfaits de leur logiciel de contrôle parental…
Dans un contexte où les risques encourus par les enfants sur Internet sont de plus en plus anxiogènes pour les parents, 97% des parents s’accordent à considérer leur logiciel de contrôle parental « indispensable » et « rassurant » (96%). Pour 93% d’entre eux, il est facile d’utilisation, adapté à leurs besoins et performant. Enfin, de manière assez inquiétante puisque rien ne remplace le parent quel que soit le niveau de performance du logiciel, 86% pensent qu’il est suffisant.
…même s’ils ne semblent pas en maîtriser toutes les fonctionnalités.
Les fonctions les plus activées (par plus de 6 parents sur 10) sont l’enregistrement de l’historique des pages visitées (74%), le blocage des sites par mots clés (68%) ou la définition d’une liste noire ou liste de sites interdits (63%). Seuls 58% des parents ayant installé un logiciel de contrôle parental sont certains d’avoir effectué le paramétrage de différents niveaux de sécurité selon l’âge de l’utilisateur, 12% ne l’ont pas fait et 30% disent ne pas être certains que cette fonctionnalité ait été activée sur l’ordinateur qu’utilisent les enfants. Les autres fonctionnalités proposées n’ont été activées que par moins de 6 parents sur 10 : l’interdiction de certaines applications et certains programmes (54%), l’interdiction du téléchargement (37%), la limite du temps de connexion (26%).
Ils ont d’ailleurs conscience que leur enfant pourrait contourner le logiciel.
Pour l’ensemble de ces fonctionnalités, 19 à 30% des parents ne sont pas certains qu’elles ont été activées sur l’ordinateur qu’utilisent les enfants, preuve qu’ils ne maîtrisent pas totalement l’outil. Ils semblent d’ailleurs en avoir conscience, puisque 52% d’entre eux pensent que leur enfant serait capable, s’il le voulait, de contourner le logiciel (3% pensent qu’il le fait déjà et 49% qu’il ne le fait pas mais pourrait le faire).
Ce manque de maîtrise peut conduire les parents à désinstaller le logiciel de contrôle parental.
13% des parents disent avoir l’intention de le désinstaller prochainement parce qu’il leur est arrivé d’être eux-mêmes bloqués par le contrôle parental (57%) ou que l’ordinateur était ralenti (25%).
Seuls 2% des parents disent avoir installé un logiciel de contrôle parental sur le mobile de leur enfant.
6% disent ne pas l’avoir fait mais avoir l’intention de le faire. Le contrôle parental des utilisations d’Internet via le téléphone mobile semble donc encore relativement faible.
Perception des parents des risques encourus par les enfants sur Internet
Étude Ipsos portant sur la perception par les parents des risques encourus sur Internet par les enfants,
réalisée pour La Délégation Interministérielle à la Famille.